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La valorisation du personnel scolaire

Dans le cadre du Plan budgétaire 2021-2022 : Un Québec résilient et confiant, le gouvernement a annoncé des investissements de 70 millions de dollars d’ici 2025-2026 afin de mettre en œuvre une stratégie visant à valoriser, à attirer et à mobiliser le personnel scolaire. Cette annonce reflète la volonté gouvernementale de reconnaître à sa juste valeur le rôle central que joue le personnel dans la réussite éducative des élèves et, plus largement, au sein de la société. Cette intention est accueillie très positivement par notre organisation.

La mise en œuvre d’une éventuelle Stratégie visant à valoriser, à attirer et à mobiliser le personnel scolaire doit se concevoir dans une perspective à long terme pour favoriser la réussite éducative des élèves et faire de l’éducation une priorité nationale du Québec et, donc, offrir des moyens pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. À ce titre, les réflexions entourant son élaboration doivent tenir compte des grandes tendances qui influent sur le système éducatif et des attentes de plus en plus élevées envers les milieux éducatifs.

Pour assurer l’élaboration d’une stratégie adaptée aux réalités et aux besoins du personnel scolaire, le ministère de l’Éducation (MEQ) souhaite consulter les principaux acteurs de l’édu­cation. Pour ce faire, des consultations ciblées ont été menées auprès de différents représentants au cours du mois de septembre 2021. Nous sommes heureux que notre organisation ait été ciblée par le ministère pour y porter la voix des secteurs de la formation générale des adultes (FGA) et de la formation professionnelle (FP), deux formations offertes dans les organismes scolaires. Alors, la Table des responsables de l’éducation des adultes du Québec (TRÉAQ) a rencontré le MEQ le 29 septembre 2021. Elle devait se prononcer sur deux axes et sur des perspectives pour le futur :

  1. Une société engagée envers son personnel scolaire;
  2. Un personnel scolaire qui réalise son plein potentiel;
  3. Perspectives.

Voici quelques recommandations émanant de cette consultation :

  • Nous proposons d’amorcer une réflexion concernant l’espace souvent réduit qu’occupent la FP et la FGA dans le discours gouvernemental. Nous reconnaissons toute l’importance du secteur des jeunes, mais la pénurie de personnel, les difficultés de recrutement et d’attractivité sont aussi des défis criants en FP et en FGA. Ces secteurs souffrent, à certains égards, d’un manque de visibilité et de reconnaissance au sein du système éducatif. Ceci affecte la valorisation et la mobilisation du personnel qui y œuvre.
  • Il serait avantageux d’insister davantage sur l’application des principes des écoles efficaces, notamment sur celui des attentes élevées envers  les élèves et mettre en place des mécanismes pour favoriser l’atteinte de ces objectifs par le personnel enseignant et professionnel  en se référant davantage au Référentiel des compétences professionnelles en enseignement et au Référentiel de l’agir compétent en conseillance pédagogique.
  • Pourquoi ne pas réfléchir à réaménager le calendrier scolaire et/ou prévoir des plages horaires afin de donner plus de temps aux différentes intervenantes et aux différents intervenants afin de mettre en place des activités collaboratives ou des activités de développement professionnel dans le but de maintenir le plus haut niveau de compétence professionnelle.
  • Il serait intéressant de prévoir un horaire allégé, en début de carrière en enseignement en formation professionnelle (FP) pour pouvoir s’approprier la profession d’enseignant (contrairement à celles et ceux arrivant dans le secteur des jeunes, le personnel enseignant de la FP n’a souvent jamais bénéficié de stages ni reçu de formation en pédagogie avant de commencer.
  • L’ajout de personnes conseillères pédagogiques dans les organisations scolaires apparaît comme une solution à privilégier, surtout en FP. Celles-ci pourraient soutenir le personnel enseignant en début de carrière.
  • L’obtention obligatoire du BAC en enseignement constitue un frein pour l’accès à la profession en formation professionnelle; il serait bien de prévoir certains mécanismes d’accès plus souples tout en maintenant des standards élevés de compétences.
  • Nous rappelons qu’il est aussi essentiel de ne pas négliger « Le leadership scolaire, surtout celui exercé par la direction d’établissement, qui vient au deuxième rang quant à l’incidence sur l’apprentissage des élèves. » Leithwood, Seashore, Anderson et Whalstrom (2004). En fait, la direction peut, par toutes sortes de moyens, exercer une influence positive sur la reconnaissance de son personnel enseignant et sur son bien-être. Concrètement, elle peut, par exemple, décider de jumeler automatiquement son nouveau personnel enseignant avec des « seniors » ou avec des « mentors » et prévoir une reconnaissance de temps pour ces rencontres.
  • La formation initiale des enseignantes et des enseignants, c’est-à-dire les baccalauréats en enseignement, devrait inclure des stages et des cours traitant de la FGA.

Le 1er décembre, le Réseau d’information pour la réussite éducative (RIRE) publiait également un dossier thématique sur le développement professionnel en enseignement. Tout comme la TRÉAQ l’identifiait comme une piste à suivre afin de valoriser davantage la profession enseignante, le RIRE nous rappelle que le développement professionnel contribue à améliorer le sentiment de bien-être, de compétence et d’efficacité personnelle chez les acteurs concernés. Il distingue trois types de développement professionnel : la formation continue, la collaboration et l’accompagnement. La TRÉAQ insiste aussi souvent sur ce dernier type par l’accompagnement qui peut être offert dans les organisations par les conseillers pédagogiques ou les pairs.

Pour consulter le dossier thématique RIRE sur le développement professionnel en enseignement.

Nous vous invitons également à consulter l’article : le développement professionnel en milieu éducatif: des pratiques favorisant la réussite et le bien-être publié sous l’onglet « Recherche et publications » dans lequel nous présentons un ouvrage réalisé sous la direction de Nancy Gaudreau (ULaval), Nathalie S. Trépanier (UDM) et Sonia Daigle (ULaval) en partenariat avec RÉVERBÈRE. Cet ouvrage a été conçu pour soutenir les gestionnaires et professionnels de l’éducation soucieux de favoriser le développement professionnel du personnel travaillant en milieu éducatif. Tout comme ces auteurs, la TRÉAQ estime que le développement professionnel représente un élément clé pouvant contribuer à valoriser les professions reliées au secteur de l’éducation.